Education sans violence - Education sans violence
écrit par
Philippe de Korodi
Directeur général, Collège Champittet
06 octobre, 2025

Education sans violence

Education sans violence - Education sans violence
Les chambres du parlement suisse ont adopté le principe d'une éducation sans violence. Les châtiments corporels et les traitements dégradants sont punis pénalement. Trop d'enfants subissent encore des violences physiques et psychologiques.

Il était temps. Non seulement la violence est condamnable, mais elle est inutile: son résultat est la plupart du temps le contraire de l'intention.  Comme Boris Cyrulnik nous le rappelle, la civilisation a progressé depuis les temps moyenâgeux où on faisait travailler les enfants et où on les traitait un peu comme des animaux. L'enfant a des droits, compilés dans la Convention internationale des droits des enfants de 1989, complétée par la Déclaration de Genève de 2024 (100 ans après sa première mouture de 1924).

Dans une approche pédagogique complète, j'aurais personnellement baptisé ces textes "des droits et des devoirs des enfants": l'octroi d'un droit par la société est une bonne chose, mais il ne peut être opposable à tout. Il existe des devoirs correspondants. Le droit de vote par exemple, implique le devoir de participer au débat démocratique. Les enfants ont aussi un devoir de curiosité, de respect. A Champittet, nous favorisons l'ouverture d'esprit et l'auto-régulation des comportements.

Quand il faut sévir, c'est sur la base de règles connues de tous, sans surprises. Chaque fois que possible, nous attribuons des sanctions constructives, qui certes, privent l'élève d'un moment de liberté, mais qui l'engagent à servir la communauté: accompagner le repas d'élèves juniors, par exemple, ou nettoyer le campus. On serait surpris à quel point les élèves comprennent finalement le pourquoi et le comment de la sanction. Violence et humiliation sont exclues. Engagement et respect sont encouragés.